top of page

NARCISSE

Le mythe raconté par Ovide

Dans ses Métamorphoses, le poète Ovide nous raconte le célèbre mythe de NARCISSE.

Ovides.001.jpeg

Ci-dessous, le texte d'Ovide... Bonne lecture!

Écho et Narcisse

Jupiter a une fâcheuse tendance à tromper sa femme, Junon. Pour que celle-ci ne s'en aperçoive pas, il demande à la nymphe Écho, très bavarde, de la distraire en lui faisant la conversation. Lorsque Junon s'en aperçoit, elle se venge d'Écho en la privant de sa propre parole : désormais, elle pourra uniquement répéter les paroles des autres.
Un jour, Écho va rencontrer Narcisse, un adolescent d'une rare beauté, mais tellement orgueilleux que personne ne parvient à toucher son coeur.

Un jour que Narcisse chassait, il frappa les regards d'Écho, la nymphe à la voix sonore, celle qui ne sait ni se taire quand on lui parle, ni parler la première. Brûlant de désir, elle suivit Narcisse discrètement et s'approcha petit à petit de ce feu qui l'embrasait, tout comme le soufre dont on enduit l'extrémité des torches s'embrase à l'approche de la flamme. Que de fois elle voulut lui adresser de douces paroles ! Mais sa nature ne lui permettait pas de commencer à parler.
Tout à coup Narcisse, qui s'était éloigné de ses fidèles compagnons, s'écria : « Est-ce qu'il y a quelqu'un ? » « Il y a quelqu'un », répondit Écho. Stupéfait, Narcisse regarda autour de lui. « Viens ! » cria-t-il à pleine voix ; à son appel, Écho répondit par le même appel. Narcisse se retourna et, ne voyant venir personne, il dit : « Réunissons-nous ! ». Écho, qui ne pouvait avoir de parole plus agréable à répéter, répondit : « Unissons-nous ! » Elle sortit de la forêt et s'apprêtait à se jeter au cou de Narcisse lorsque celui-ci prit la fuite. « Je préférerais mourir plutôt que de m'offrir à toi », lui lança-t-il.
Rejetée, humiliée, Écho vivait seule dans la forêt, accablée de tristesse. Le chagrin l'empêchait de dormir et de manger ; son corps s'épuisa et maigrit tellement qu'il finit par se dessécher et disparaître. Ses os devinrent comme de la pierre et prirent la forme d'un rocher. Seule sa voix resta intacte.
Quelque temps plus tard, tandis que Narcisse chassait à nouveau, il aperçut, cachée au coeur de la forêt, une source claire dont les eaux brillaient comme de l'argent. Jamais aucun être humain, aucune bête, ni même aucune feuille tombée d'un arbre n'avait effleurée sa surface et n'en avait troublé la pureté. Narcisse, que la chasse et la chaleur du soleil avait fatigué, s'allongea au bord de la source pour se désaltérer. Tandis qu'il buvait, il fut séduit par son image qui se reflétait dans l'eau : il tombe amoureux de sa propre beauté. Il prend pour un corps ce qui n'est que de l'eau. Il admire ses yeux qui brillent comme des étoiles, ses cheveux aussi blonds que ceux d'Apollon, sa bouche gracieuse, son teint d'ivoire et de rose. Combien de fois il essaie d'enlacer, d'embrasser ce visage sans jamais parvenir à le toucher ! Alors que l'autre répond à tous ses gestes d'amour par les mêmes gestes, alors que seule un peu d'eau les sépare, pourquoi ne peuvent-ils se rejoindre ? Il se met à pleurer, ses larmes troublent la surface de l'eau et l'image disparaît.
Narcisse perdit la raison. Ni la faim ni le sommeil ne pouvaient l'arracher à cette source. Il ne resta bientôt plus rien de ce corps qu'Écho avait aimé. Lorsque celle-ci vit Narcisse, malgré la rancune qu'elle avait encore contre lui, elle ne put s'empêcher de s'apitoyer ; et toutes les fois que le malheureux jeune homme, contemplant son image dans l'eau, disait « Hélas ! », la voix d'Écho répétait « Hélas ! ». Et lorsqu'il dit : « Adieu ! », Écho dit aussi : « Adieu ! ». Narcisse posa sa tête épuisée sur l'herbe verte, la mort ferma ses yeux. Mais sa folie ne cessa pas pour autant : même aux Enfers, Narcisse cherchait son reflet dans les eaux du Styx.
Les nymphes pleuraient en préparant son bûcher, et Écho répétait leurs gémissements. Mais quand on vint chercher le corps près de la source d'eau pure, on constata qu'il avait disparu. À la place, on trouva une fleur jaune safran, dont le centre était entouré de pétales blancs.

Ovide, Les Métamorphoses, Livre III, traduit et adapté par Stanislaw Eon du Val.

Dans votre cahier, recopiez ce résumé du mythe par Lulu Bossefort... N'oubliez pas de restituer les mots que Lulu a effacés par erreur!

80.jpg
Ovides.002.jpeg

Aidez Lulu Bossefort à finir son exposé sur les nymphes de la mythologie: reliez chaque étiquette jaune à sa définition en bleu sur le cahier...

Sans titre 2.001.jpeg
bottom of page